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Bloub et ses lectures
1 juillet 2008

05. Le Mystère de la Patience, Jostein Gaarder

692770Bloub résume (un peu).
C'est une histoire. Une histoire? Vraiment? Une histoire magique, alors. Une histoire avec des cartes qui composent un nouveau calendrier, des nains qui ne meurent pas, et une belle dame à la robe jaune. C'est une histoire avec Hans Thomas, 12 ans, futur philosophe en herbe qui apprend de son papa, philosophe qui devrait avoir un salaire de philosophe, mais qui boit un peu trop, quand même. Une histoire conduite dans une Fiat Rouge à travers un long périple avec de multiples pauses cigarettes, et de réflexions qui donnent droit à des glaces.
C'est une histoire avec un, deux, trois, quatre, et même plus de personnages principaux, car au fond ils le sont tous, principaux.
On rencontre un boulanger. Un poisson dans un bocal, et une brioche presque magique. Il y a aussi de la limonade pourpre, une loupe en verre de Carreaux et un livre de Lilliputien. Au milieu, Hans Thomas cherche sa mère, partie se chercher elle même, mais qui s'est perdue dans un magazine de mode. Hans Thomas va grandir, surtout dans sa tête, grâce au livre minuscule, et mettra un terme à la malédiction de sa famille en finissant et en entamant un nouveau cycle de "cinquante deux".
Ah j'oubliais.
Dans cette histoire, il y a un Joker...

Résumé officiel.
Hans Thomas a douze ans et il cherche sa mère. Un jour, en mordant dans une brioche offerte par un vieux boulanger étrange mais sympathique, il découvre un minuscule livre caché dans la mie: à peine 'a t-il ouvert qu'il pénètre dans un monde fantastique peuplé de personnages loufoques et merveilleux. Oscillant entre le réel et l'imaginaire, Hans trouvera t-il le chemin vers sa mère?

Extraits.
" - Tu sais ce que ta grand mère a dit un jour? Elle avait lu dans la Bible que Dieu dans le ciel s'amuse bien de voir que les hommes ne croient pas en lui.
- Pourquoi ça? demandai-je, car c'était toujours plus facile de poser des questions que d'y répondre.
- Ecoute, commença t-il, Si Dieu nous a créés, nous sommes donc d'une certaine façon des êtres artificiels à ses yeux. Nous faisons des discours, nous nous disputons, nous ne sommes jamais d'accord, nous nous quittons, nous mourons. Tu comprends? (...) On se contente d'être sur terre et de répondre présent à l'appel.
- Et ça fait rire Dieu?
- Eh pardi! Si nous étions, nous, capables de créer un être artificiel, Hans-Thomas, et que cet individu se mette à faire de grands discours sur la Bourse ou le tiercé - sans se poser la seule et unique question digne d'être posée, à savoir celle de son origine - ah, on trouverait ça du plus grand comique, non?"

" S'il existe un dieu, continuai-je alors il est sacrément doué pour jouer à cache cacher avec ses créatures.
(...)
- Peut être a t-il eu peur en voyant ce qu'il avait créé, dit-il. Il a préféré s'enfuir. Tu sais, ce n'est pas facile de savoir qui a été le plus effrayé, Adam ou le Maître. Je pense profondément qu'un tel acte de création effraie autant les deux parties. Mais je reconnais qu'il aurait pu signer son chef d'oeuvre avant de déguerpir. (...) Car il n'a peut-être pas laissé de carte de visite, mais il a laissé le monde. Et ce n'est pas si mal. "

" Le temps ne passe pas, Hans-Thomas, et le temps ne fait pas tic-tac. C'est nous qui passons et ce sont les horloges qui font tic-tac. Aussi sûrement et implacablement que le soleil se lève à l'est pour se coucher à l'ouest, le temps se dévore lui même à travers l'histoie. Il renverse les grandes civilisations, ronge les vieux monuments et engloutit les générations les unes après les autres. C'est pourquoi nous parlons de la "marque du temps". Car le temps dévore, et dévore, et c'est nous qu'il marque d'un coup de dents."

Opinion.
On ne change pas une formule qui gagne, hein M. Gaarder? J'avais dévoré le monde de Sophie, et le Mystère de la Patience est tout bonnement délicieux, comme un morceau de brioche moelleuse, tout juste sortie du four du boulanger.
Gaarder est philosophe, et ça se sent. Mais aime la philosophie, et ça se ressent plus encore. Ce n'est pas le père qui parle à Hans, c'est Gaarder qui parle à l'enfant qui dort en nous. Certes, il n'est pas un pur écrivain. Pas d'émotions intenses, de frissons d'angoisse, d'anxiété nerveuse. On ne s'attache pas aux protagonistes, et de toutes façons, là n'est pas le but. Mais on se laisse entraîner par le Joker, pardon, par l'histoire, et on dévore l'H/histoire, désireux d'en connaître la fin, ou plutôt, d'en comprendre les subtilités. Gaarder fait appel à la réflexion, qu'il provoque gentiment (voir extraits ci dessus) et ne s'étale pas longuement dans de longs discours complexes. Il intègre la "magie", que lui désigne comme le pouvoir de l'imaginaire. Finalement, peu importe si c'était un rêve, une illusion, une élucubration, cette île qui s'étend à l'infini et finit par se dévorer de l'intérieur. Ce qui compte, c'est comment, c'est pourquoi, c'est comprendre.
Cependant le scénario de l'histoire est bien là, et tous les éléments sont pensés, anticipés, et se mettent en place aisément. Mais pour s'en rendre compte, il ne suffit pas de lire. Il faut comprendre.
Viendrez vous comprendre?

Opinion technique.

Plutôt complexe. Ceci n'est nullement dû à l'évocation des philosophes, de Platon ou Socrate. Ces exemples et anecdotes restent courts, et écrits de façon simple (après tout, il s'agit d'un père qui parle à son fils de 12 ans). Non, ce qui est complexe, c'est la structure.  Le "Je" narratif est multiple, on en dénombre pas moins de 4, et difficile à un moment de s'y retrouver, surtout qu'ils ont tous fini boulangers;
Cependant, la structure est finement pensée, comme un jeu de carte, et chaque carte abattue appelle la suivante; Les chapitres se suivent et viennent completer le mystère de la patience peu à peu, en alternant récit de H-T et récit du livre miniature. Il faut s'accrocher pour suivre, mais ça vaut largement le coup.

Notation:
20749912207499122074991220749912

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Commentaires
L
Tu peux faire les extraits en anglais, mais tu peux très bien faire le reste en français. Ou pas. Comme tu le sens :D tant que je peux lire ton avis dessus fuhuhuhuhu
B
Urf alors lui c'était luv luv, mais pour le résumer... -_-'<br /> Et aussi les nouvelles de A.Carter que j'ai adorées! <br /> ...<br /> <br /> Mais...<br /> <br /> J'vais devoir faire les fiches en anglais du coup, nan?<br /> <br /> ^^
L
Ca donne envie :) je vais me laisser tenter dis donc. Mmmm brioche!<br /> <br /> J'ai hâte de lire ton avis sur le Palahniuk.
Bloub et ses lectures
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