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Bloub et ses lectures
8 juillet 2008

10. La maison du Sommeil, Jonathan Coe.

maison_sommeil_AA240_Bloub résume (un peu)
Peut être dirai-je qu'il s'agit d'une histoire d'amour, sur fond à peine voilé de fanatisme scientifique. Qu'il s'agit d'une histoire à multiples facettes, mettant en scène tant de personnages, mettant à nu tant de destins. Chacun a son histoire, qui se trouve liée à celle des autres. Ici, chaque acte influence le destin de l'autre. La narcolepsie va confirmer la passion presque folle du scientifique, tandis que celle du cinéaste va s'amoindrir en qualité, se morfondre peu à peu dans un blasage fatigué. Au contraire, celle de l'amoureux va s'envoler jusqu'à atteindre l'ultime limite de l'abandon de soi pour l'être aimé. Cette histoire est celle d'adolescents, fragiles, qui vont s'enfermer dans leurs faiblesses ou s'en sortir, à mesure qu'ils pénètrent sur la grande route de la vie. Une fois adultes, que reste t-il de leurs folies d'antan, leur jalousie, leur colère, leurs secrets ?
La maison du sommeil n'est pas un refuge. C'est le lieu principal qui va raviver des douleurs, des souvenirs, et obliger ces jeunes devenus vieux, à renouer avec leurs démons d'adolescents.

Résumé officiel.
De curieux évènements se déroulent à Ashdown, inquiétante demeure perchée sur une falaise des côtes anglaises. Naguère, c'était une résidence universitaire, où se sont croisés Sarah la nostalgique, Gregory le manipulateur, Veronica la passionnée, Robert l'amoureux transi, Terry le cinéphile fou. Leurs destins ont divergé, mais les spectres du passé continuent de hanter Ashdown, devenue une clinique où le sinistre docteur Dudden se livre à de monstrueuse expériences sur les troubles du sommeil.
Par quelles mystérieuses coïncidences tous les personnages vont-ils s'y retrouver? Et quelles transformations vont-ils subir?
Une fresque foisonnante et rigoureuse où l'illusion amoureuse va jusqu'à l'extrême limite de sa réalisation, et où la vérité sort toujours des rêves.

Extraits.
"Quand donc as-tu fait la connaissance intime de mes paupières?" et il répondit: "quand tu étais endormie. J'aiem te regarder quand tu dors." et ce fut pour Sarah le premier présage , le premier indice de la tendance de Grégory à se planter  devant le lit des gens, pour contempler leur sommeil, ce qu'elle considéra d'abord comme le signe intéressant d'une intelligence curieuse, mais elle se mit bientôt à se demander s'il n'y avait pas là quelque chose de sinistre, de presque fétichiste, dans ce désir d'observer un corps inconscient, abandonné, tandis que lui, l'observateur, gardait le plein contrôle de son esprit en éveil. p. 35-36

"Elle avait des rêves... des rêves incroyablement concrets... tellement concrets qu'elle ne pouvait pas faire la différence entre ce qu'elle n'avait rêvé et ce qu'elle avait réellement vécu." p.61

Opinion.
Un livre que j'ai trouvé par hasard et que j'ai dévoré. Les multiples protagonistes sont tous attachants dans leurs excès, et se retrouvent au fil des ans. La structure est particulière, comme le précise l'auteur, "les chapitres impairs de ce roman  se déroulent pour l'essentiel dans les années 1983-1984. Les chapitres pairs se déroulent pendant la deuxième quinzaine de juin 1996". En lisant ces lignes situées en avertissement, j'ai été charmée. Et je n'ai pas été déçue. C'est un livre finalement simple, presque basique, qui suit les destins, les évolutions des protagonistes en parallèle selon une trame bien établie, bien tissée et amenée, et lorsque l'on découvre l'identité du Dr Madison, on s'y attendait, et on est surpris (pour ma part) à la fois. La fin n'est pas grandiose, sauf peut être pour Gregory, mais laisse ainsi la porte ouverte à de multiples possibilités.
Les 450 pages qui composent ce livre se dévorent par curiosité, par enve de savoir, de voir. Il n'y a pas de suspense haletant, angoissant. Juste une inquiétude quant au devenir de ces personnages au final si fragiles.

Opinion technique.
Un peu perturbant. La structure "un chapitre = une époque différnte" n'est pas très difficile à suivre, mais de temps à autre, ue irruption intervient, des extraits de "séance d'analyse", de consultation d'un psychologue, et bein évidemment on ne comprend leur intérêt et leur place qu'à la fin, mais ça peut perturber à la première encontre de cette "analyse". Le livre semble suivre les stades du sommeil, avec une descente toujours plus en profondeur dans l'évolution, la connaissance et le devenir des personnages, et la façon dont ils sont liés tout en passant d'une époque à une autre m'a beaucoup plus (un stade se finit toujours par des points de suspension" et le stade suivant se continue par la reprise de ce silence, de façon très coulée, mais à l'autre époque. Très bien mené.)

Sinon, aucune autre "difficulté technique". A lire, donc.

Notation.

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Commentaires
B
Je l'avais jamais lu et je viens juste de le finir... Très qualitatif comme d'habitude avec Coe...<br /> A+<br /> Benjamin<br /> http://www.playlistsociety.fr/2008/09/la-maison-du-sommeil-de-jonathan-coe.html
Bloub et ses lectures
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